La crise COVID, entre crash-test et résilience
Philippe Bailly | Pharmacieplus Bourquin | 2108 COUVET
C’est bien peu de dire que la population s’est trouvée fort désemparée lorsque le vent mauvais de la crise COVID s’est déchaîné… Au complotisme délirant du net venait s’ajouter le délicat sens de l’euphémisme pratiqué par les pouvoirs publics.
C’est bien peu de dire que la population s’est trouvée fort désemparée lorsque le vent mauvais de la crise COVID s’est déchaîné… Au complotisme délirant du net venait s’ajouter le délicat sens de l’euphémisme pratiqué par les pouvoirs publics.
La pharmacie devenait alors un des refuges de la lucidité et du bon sens. Il nous incombait de tracer un chemin de prudence et d’objectivité, de rassurer la population en prodiguant conseils et informations appropriées. L’ensemble de nos confrères a répondu présent en participant à la gestion de cette pandémie inédite au mieux des intérêts de la population.
Un an après, la guerre contre le coronavirus perdure avec pour horizon prochain la nécessité d’une vaccination de masse dans des délais aussi brefs que possible : C’EST LA GUERRE. Dans de telles circonstances, Churchill écrivit : « Je n’ai rien à offrir que du sang, de la sueur et des larmes et au bout, la victoire… » A circonstances d’exception, mobilisation d’exception, également…Vacciner au moins 100’000 neuchâtelois pour espérer l’immunité collective dans un délai aussi court que possible. Les talents et les moyens des médecins neuchâtelois, si grands soient-ils, n’y suffiront pas et les pharmaciens répondront présents pour la vaccination sans vouloir outrepasser ni leurs prérogatives, ni leurs compétences.
Pour filer la métaphore guerrière, lors de la mobilisation afin de terrasser l’ennemi, on ne s’interroge pas sur la marque du canon qui lui fait face, on se questionne sur l’ampleur des dégâts qu’il sera susceptible de causer à l’adversaire…Et on s’appuie sur l’épaule du compagnon d’armes pour mieux faire face.
L’épreuve est peut-être la nécessaire condition pour l’émergence d’une vraie collégialité, pour la résilience d’une relation apaisée. Merci et gratitude pour l’inlassable courage des médecins et des soignants au cours de l’épidémie mais la suite des évènements exigera sans doute l’implication plus large encore de tous les personnels de santé pour gagner la course entre mutations inquiétantes et vaccination de masse.
Comme l’écrivit un certain Luther King « I had a dream... », qu’une calamité séculaire fasse surgir en nous le supplément d’âme si nécessaire à ces temps troublés…